Les points de convergence et de divergence entre "Aux champs" et "Le Chevalier double"

Les points de convergence et de divergence entre "Aux champs" et "Le Chevalier double" 






Le programme de tronc commun s’intéresse à deux registres différents de la nouvelle. D’une part, le registre réaliste qui se manifeste à travers « Aux champs » de Guy de Maupassant éditée en 1882. Elle narre les ennuis quotidiens de deux familles paysannes, les Tuvache et les Vallin, vivaient péniblement mais en bonne harmonie  dans deux chaumières voisines, jusqu’à l’arrivée d’un couple riche et stérile nommé D‘Hubières. Ce dernier désira adopter en premier temps Chatlot, le fils cadet des Tuvache. La mère refusa violemment cette proposition tout en la considérant inhumaine. Alors, le couple adressa une deuxième demande aux Vallin concernant Jean, la famille accepterait  après avoir  augmenté la rente. vingt ans plus tard, Jean, devenu un homme riche, faisait son apparition Tandis que charlot, stimuli par la jalousie, reprocha à ses parents de l’avoir gardé et quitta sa demeure sans retour.



D’autre part, le registre fantastique représenté par « Le Chevalier double » de Théophile Gautier, publié en 1840. Une œuvre récitant l’histoire d’une famille norvégienne qui avait abrité un maitre chanteur demandant l’hospitalité au vieux conte Lodbrog. L’épouse de ce dernier avait tant regardé l’étranger bohémien avec sa harpe et son corbeau noir que son fils, Oluf, serait un enfant bien étrange, soumis à un double caractère : tantôt sage, tantôt diabolique. Or et grâce à sa bien-aimée Brenda, le jeune héros terrassa son double en vainquant l’œil maline de l’étranger.

En fait, la lecture et l’analyse profonde de ces deux nouvelles attirent notre attention sur les points de divergence et de convergence entre elles,  ce qui nous pousserons dans ce qui suit à répondre à la problématique suivante : Quels sont donc ces points ?

La réponse à cette question demande en premier lieu le traitement des points de divergence puis de convergence avant de mettre l’accent sur notre point de vue ou appréciation.


D’emblée, les points de divergence semblent plus en plus nombreux. En effet, l’appartenance des œuvres ciblées à deux registres différents : réaliste pour « Aux champs » et fantastique pour « Le chevalier double » confirme cette idée. Le premier exprime la volonté d’être au plus près de la réalité concrète et familière de lecteur. Les Tuvaches et les Vallin représentent deux familles paysannes de la Normandie au 19ème siècle. Des personnages vulnérables qui connaissent l’échec «  Tuvache » comme la réussite «  Vallin ». ce registre montre aussi la diversité des milieux sociaux, autrement dit les classes sociales. L'écart souligné entre les deux familles pauvres d’une part et le couple d’Hubières d’autre part est en la preuve.


Toutefois, dans le deuxième registre on  est devant l’irruption du surnaturel ou l’irrationnel dans la réalité. Des événements ont lieu comme par exemple la naissance d’Oluf avec son caractère étrange dû au regard jeté sur le maitre bohémien ; ou encore le combat qui a eu lieu entre Oluf  et son double, un duel où le héros « sentait les coups qu’il portait à son double », poussent le lecteur dans un état  d’hésitation entre une explication rationnelle ou surnaturelle.

De surcroit, et conformément à ce qui ‘est avancé au début, le registre n’est pas le seul point de différence entre les deux œuvres ; il existe d’autres élément qui méritent aussi notre attention. Premièrement le niveau de langue employé, car nous constatons ainsi que Maupassant recourt à la manipulation des trois niveaux de langue en insistant sur le  patois   notamment dans les dialogues et les discours des pauvres familles paysanne : « pi, éfant, c’est i permis, qu’qu t’en dis… ». L’objectif n’est autre que montrer la dimension réaliste des événements racontés.  Pourtant, Gautier se sert d’un niveau de langue soutenu qui rime avec la classe sociale en question « ils subodorent, l’arceau, fantasque, piaulaient … »  



Deuxièmement, la situation finale dans les deux œuvres est différente puisque Maupassant met en œuvre une fin inattendue à savoir que la décision de Charlot de quitter la chaumière et même son comportement ingrat envers ses parents était inattendue. Cet évènement exprime la chute qui caractérise la situation finale de la nouvelle en générale.  Par contre la fin du Chevalier double est heureuse : Oluf se débarrassa de son double et de l’étoile rouge qui le tourmente et épousa enfin sa jeune châtelaine Brenda.


Finalement, le Chevalier double se termine par la morale «  jeunes femmes, ne jetez jamais les yeux sur les maitres chanteurs de Bohême, qui récitent des poésies enivrantes et diaboliques. Vous, jeunes filles, ne vous fiez qu’à l’étoile verte ; et vous qui avez le malheur d’être double, combattez bravement, quand même vous devriez frapper sur vous et vous blesser de votre propre épée, l’adversaire antérieur, le méchant chevalier. Une morale en plus de quelques autres indices comme le cadre spatio-temporel, indiquent que le genre de l’œuvre ressemble au conte plus qu’à la nouvelle.


Concernant les points de convergence, ils sont dénombrables et nous ne pouvons compter que deux. Nous commençons en prime abord de dire que les deux œuvres appartiennent à la même époque, il s’agit ainsi du 19ème siècle. Enfin, les deux  respectent les éléments du schéma narratif «  situation initiale, élément perturbateur, péripéties, élément d’équilibre et la situation finale.


            Pour ces arguments notamment les points de différence entre les nouvelles en question, je me trouve plus orienté vers Aux champs, ses thèmes réalistes : l’adoption, la pauvreté, l’ingratitude… sont plus proches de notre vie quotidienne. L’œuvre met l’accent sur les souffrances d’une classe sociale précise : les paysans.

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