TEXTE
Les prédictions de Sidi El Arafi, me
disais-je, se réaliseront. Mais quelles prédictions ? Il a parlé en termes si voilés !
Ai-je bien saisi le sens des mots ? Je comprenais
tout, en présence de cet homme. Il n'était plus là, mais il me restait une
sensation de liberté que je ne connaissais pas jusqu'alors. Ses paroles que
j'avais bues avec avidité, s'étaient transformées dans mes entrailles en pure
musique. La fatigue ne pesait plus sur mes épaules. Je me mis à danser. Ma mère
et Lalla Aicha ne me voyaient plus. Elles marchaient côte à côte plongées dans
leurs réflexions.
Brusquement, je cessai de gambader pour
courir me cacher dans les plis du haïk de ma mère. Ce mouvement réveilla son
attention.
- Qu'as-tu ? Tu es blanc comme un
linge.
Qu'est-ce qui peut t’effrayer ? Parle
donc !
Je persistai dans mon mutisme et me
serrai davantage contre ma mère.
Lalla Aïcha intervint :
- Qu'a-t-il donc ? Peut-être
souffre-t-il de maux de ventre ?
- Il ne veut rien me dire. Il tremble
comme une feuille. Parle, tête de mule !
Je quittai les plis du haïk et
je respirai profondément. Je dis enfin :
- J'ai eu peur.
- De qui as-tu eu peur ?
- J'ai vu passer le fqih, mon
maître. Il a tourné à gauche, il est parti par la petite rue. Il aurait pu me
voir.
- Qu'est-ce que cela pouvait faire s'il
t'avait vu.
N'es-tu pas malade ? N'es-tu pas
accompagné de ta mère ? Un enfant qu'accompagne sa mère ne peut pas être
accusé de vagabondage.
- Oui, répondis-je, mais un enfant
malade ne se promène pas dans la rue, même accompagné de sa mère.
- Si nous avions rencontré le fqih je
lui aurais expliqué que je t'avais amené voir un médecin.
- Simple excuse, aurait-il
pensé et à mon retour au Msid, il m'aurait fait payer cher ma promenade.
Ma mère soupira et dit à l'adresse de
Lalla Aïcha:
- On ne peut
plus faire entendre raison à cet enfant, il discute comme un homme.
I. ETUDE DE TEXTE (10 pts)
Lisez
attentivement le texte et répondez aux questions suivantes :
1. a. De quelle œuvre le texte est-il
tiré ?
b. A quel genre appartient-il ?
c. Qui en est l’auteur ?
d. Citez une autre œuvre du même
auteur (0.25
ptx4)
2. 2. Pour situer le texte dans l’œuvre,
répondez à ces deux questions : (0.5 pt x 2)
a.
Qui a proposé à Lalla Zoubida d’aller consulter Sidi El Arafi ?
b.
Pourquoi le père de Sidi Mohammed est-il parti travailler dans les environs
de Fès ?
3. Pour quelle raison Sidi Mohammed s’est-il
caché dans les plis du haik de sa mère ? (1pt)
4. De quoi sidi Mohammed craignait-il d’être
accusé ? (1pt)
5. Quelle excuse Lalla Zoubida a-t-elle
imaginé pour expliquer la sortie de son fils de la maison ? (1pt)
6. Dans la deuxième partie du texte, l’auteur
utilise le dialogue (le discours direct).
Selon vous, pourquoi a-t-il choisi
d’utiliser ce discours ? (1pt)
7. Relevez du texte quatre mots appartenant
au champ lexical des « sentiments ».
(0.25 pt x 4)
8. « parle, tête de mule ! »
La figure du style employée dans cet
énoncé est :
-Une antithèse - une métaphore - une comparaison
Recoupiez la
bonne réponse (1pt)
9. Dans le texte, Lalla Zoubida gronde son
fils, elle l’insulte même, au lieu de comprendre son attitude. A sa place,
auriez-vous réagi de la même manière ?
Justifiez votre réponse (environ trois
lignes) (1pt)
10. D’après le texte, Sidi Mohammed ne veut
pas mentir de peur d’être puni.
Selon vous, les punitions sont-elles un
bon moyen pour éduquer les enfants ?
Justifiez votre réponse (environ trois
lignes) (1pt)
II.
PRODUCTION ECRITE
Sujet :
Certains
considèrent qu’autrefois l’amitié avait une valeur de fidélité et de sacrifice.
Pensez-vous
qu’elle garde aujourd’hui encore cette valeur ?
Développez
votre point de vue ‘trente lignes maximum) en vous appuyant sur des arguments
et sur des exemples précis.
la correction
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