Fiche pédagogique L'incipit de Il était une fois un vieux couple heureux

      

ETUDE DE TEXTE N°1

Objectif : étude de l’incipit du roman :

Support :

« Qu’y a-t-il de plus fascinant (…) pour savoir où est ceci ou cela. » p.p 9-10   

Déroulement :

v Rappel:

L'incipit répond généralement à trois caractéristiques. Il informe, intéresse et noue le contrat de lecture.

1. Il informe en mettant en place les lieux, les personnages et la temporalité du récit.
2. Il intéresse par divers procédés techniques, par exemple l'utilisation de figures de style ou encore en une entrée in medias res (le récit débute dans le feu de l'action).
3. Il noue le contrat de lecture en indiquant au lecteur le code qu’il doit utiliser dans le cadre de sa lecture ; bref, il place différents signes annonciateurs du genre littéraire auquel il appartient.

1)    La mise en place :

v du lieu

§  Comment sont présentés les lieux ?

         Du général: « des ruines » - « demeures » »ces maisons de pierres sèches…sur le flanc du roc…au-dessus de la vallée » - « un triste amas de décombres » - « des lieux disparus depuis longtemps » - « de nouveaux édifices poussaient dans la vallée : villas somptueuses, palais et complexes ultramodernes…»

au particulier : « une de ces runes » - « elle avait été la demeure d’un couple »

§  Analyser les modalités appréciatives :

Vu les qualifiants négatifs, description d’un paysage de désolation en contraste avec son environnement : vestiges d’une …

v des personnages :

Le vieux Bouchaïb, un fin lettré :

-         plus de tentation par le Nord,

-         refus de parler de l’existence d’errance et de dangers vécue dans la jeunesse

-         fréquentation des moussems, du souk hebdomadaire à dos d’âne et de la mosquée

-         propriétaire d’une échoppe à Mazagan, qui lui subvient aux besoins de son ménage..

La vieille montagnarde, une bonne cuisinière.

v de la temporalité du récit :

Aucune indication temporelle à l’exception de quelques repères par rapport à certains événements eux-mêmes indéterminés :

-   « …au temps où la vallée vivait au rythme des saisons… »

-   « …au moment même où de nouveaux édifices poussaient dans la vallée… »

N.B  Dès le début Mohammed Khair-Eddine montre les ruines de la maison du vieux couple anonyme. Même s’il ne précise pas  la situation géographique du lieu décrit, il ne manque pas de décrire ces paysages qu’il connaît bien, de nommer avec précision, selon son habitude, plantes, animaux et insectes, de faire entendre ces petits bruits de la nature qui amplifient encore le silence sous la voûte étoilée.

2)    Quelques procédés utilisés :

v Relevez le système des formes verbales [le système de discours] en vue d’isoler :

-         la situation présente décrite : « Qu’y a-t-il de…que des ruines… »,

-         la situation passée évoquée : « …qui furent des demeures qu’on avait connues… »

N.B :

Dès la 1^ère phrase (l’incipit au sens propre du terme), la question rhétorique met en exergue le délabrement d’une situation présente en contraste avec un passé positif. Elle installe déjà un axe de lecture qui porte sur l’opposition présent, (inquiétude), passé, (fascination)

v Découpez alors l’extrait selon ce système des formes verbales :

1.     Un passage discursif : « Qu’y a-t-il de plus fascinant (…)  et quelques amandiers vieux et squelettiques. »

A titre d’illustration, le déictique  « Ces » dans « Ces maisons de pierres sèches… » relève du discours. C’est le moment d’énonciation, le présent.

N.B :  Déictique en linguistique,se dit d'un mot qui sert à désigner, à montrer un objet en particulier.] 

2.     Un passage narratif : « Elle avait été la demeure d’un couple (…) et que seul le bruit des bêtes rompait par intermittence. »

v Dans le 1^er passage (le discours), quels sont les champs lexicaux dominants ?

La ruine, la disparition (l’absence), l’inquiétude

-         « ruine récente » - «  triste amas de décombres »…

-         « domaine incontesté des reptiles, des arachnides, des rongeurs et des myriapodes...»

Le désert caractérise ces lieux où règnent des animaux qui ne s’installent généralement que dans des endroits non habités par l’homme.

N.B.

Le retour au passé est provoqué donc par les ruines que regarde le narrateur

v Dans le 2^d passage (le récit), quelle forme verbale domine ? imparfait –plus-que-parfait

Et quels champs lexicaux ? bonheur – douceur – paix  

-         « …un couple…qui n’attirait guère l’attention… » – « … il vivait en silence… »

-         « L’homme avait longtemps sillonné le Nord… » – « …il ne voyageait plus… »..

-         « .elle venait d’un village lointain… » – « elle préparait soigneusement le mets. » 

Le narrateur présente les deux personnages en décrivant leur portrait moral à travers ce qu’ils font et non pas ce qu’ils sont.

N.B

Le contraste entre l’état inquiétant des lieux au présent et le passé heureux et fascinant des personnages, se confirment alors

3.    Plan DE LECTURE:

I.      Narration et RESURRECTION DES RUINES: (RUINES RESSUSCITÉES)

1.    Repères spatio-temporels et nostalgie

2.    Mémorial d’un vieux couple sans descendance

3.    Voyage dans le passé

II.   Bonheur dans la reCLUSion :

1.    Secrets et mystères d’une jeunesse enfuie.

2.    Au rythme des plaisirs et délices.

3.    Passion complexe

-         Un éternel amour conjugal

-         L’amour des animaux (l’âne et le chat)