Texte
Les journées devinrent longues. La salle du Msid, jugée trop chaude
et trop étroite, fut abandonnée. Nous déménageâmes un matin nos planchettes et
nos encriers et l'école fut installée dans un petit sanctuaire deux pas plus
loin. Ce mausolée abritait la tombe d'un saint. Les gens du quartier ignoraient
son nom mais les jeunes filles qui désiraient se marier dans l'année venaient
le jeudi faire sept fois le tour du tombeau. D'autres personnes étaient
enterrées dans cette grande salle d'une fraîcheur de paradis.
Une niche dans un coin indiquait la direction de l'Orient, Dès le
premier jour, à l'appel du muezzin, le fqih nous imposa silence. Il nous envoya
faire nos ablutions à la petite fontaine circulaire qui chantonnait dans un
coin. Petits et grands, alignés derrière notre maître, nous nous acquittâmes
avec gravité du devoir de tout bon musulman : la prière rituelle. Deux fois par
jour, pendant tout l'été, les mêmes cérémonies eurent lieu.
Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des
ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent
un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. Je me mis à aimer
l'école. Ma mémoire fit des miracles. De dix lignes sur ma planchette, je
passai à quinze. Je n'éprouvais aucune difficulté à les apprendre.
Un vendredi, mon père, gonflé d'orgueil, raconta à ma mère la
conversation qu'il avait eue la veille avec mon maître rencontré dans la rue.
Le fqih lui avait assuré que, si je continuais à travailler avec autant de cœur
et d'enthousiasme, je deviendrais un jour un savant dont il pourrait être très
fier.
Certes, ce n'était pas le but que je poursuivais. Le mot savant
évoquait pour moi l'image d'un homme obèse à figure très large frangée de
barbe, aux vêtements amples et blancs, au turban monumental. Je n'avais aucune
envie de ressembler à un tel homme.
J’apprenais chaque jour ma leçon parce qu’il me semblait que mes
parents m'en aimaient davantage et surtout j'évitais ainsi la rencontre avec la
lancinante baguette de cognassier.
1) Recopiez et
complétez le tableau suivant : (0.25 x 4)
Titre de l’œuvre
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auteur
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Genre de l’œuvre
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Siècle
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La boîte à
merveilles
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Ahmed Sefrioui
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Roman
autobiographique
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Le 20ème siècle
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2) Situez le passage par
rapport à ce qui précède. (1 point)
-Ce passage vient après la fête de l'Achoura et c’est le début de
la saison d’été.
3) Pourquoi le fqih et
ses élèves ont-ils abandonné la salle du Msid ? (1 point)
-Parce que la salle du Msid est jugée trop chaude et trop étroite.
4) Quel avantage offre la
nouvelle école ? (1 point)
-La nouvelle école avait une grande salle d'une fraîcheur de
paradis.
-La salle était spacieuse et fraîche.
5) Le déménagement dans
la nouvelle école a eu des effets positifs sur le narrateur. Relevez dans ce
texte deux indices qui le montrent. (0.5 x 2)
- « un effet très heureux sur ma santé, physique et
morale. »
- Je me mis à aimer l'école. »
- « Ma mémoire fit des miracles. »
6) Quel avenir prédit le
fqih pour le narrateur ? (1 point)
-Devenir un savant.
7) Le narrateur
s’enthousiasme-t-il pour cet avenir ? (1 point)
-Non, ce n'était pas le but qu’il poursuivait puisqu'il avait
une mauvaise image du savant.
-« Je n'avais aucune envie de ressembler à un tel
homme. »
8) Relevez quatre termes appartement
au champ lexical de la religion ? (1 point)
-Sanctuaire, mausolée, saint, paradis, muezzin, fqih, ablutions,
musulman, prière, Msid, …
9) Identifiez la figure
de style contenue dans l’énoncé suivant : « la petite fontaine
circulaire qui chantonnait dans un coin » (1 point)
-La personnification.
10) Selon
vous, l’amélioration des conditions d’apprentissage peut-elle être la clef de
la réussite scolaire ? Justifiez votre réponse. (0.5 x 2)
-Exemple : Il est évident que si on améliore les conditions
d’apprentissage, le taux de la réussite scolaire augmentera sensiblement.
Aujourd'hui, les établissements qui optent pour l’amélioration du cadre et
l’introduction des nouvelles technologies, réalisent des résultats
satisfaisants.
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