Examen Régional SOUSS
MASSA DARAA Juin 2014
Texte
L’espérance vint rayonner en moi comme le jour autour de moi ; et,
confiant, j'attendis ma sentence comme on attend la délivrance et la vie.
Cependant mon avocat arriva. On l'attendait. Il venait de déjeuner
copieusement et de bon appétit.
Parvenu à sa place, il se pencha vers moi avec un sourire.
- J'espère, me dit-il.
- N'est-ce pas ? répondis-je, léger et souriant aussi.
- Oui, reprit-il ; je ne sais rien encore de leur déclaration,
mais ils auront sans doute écarté la préméditation, et alors ce ne sera que les
travaux forcés à perpétuité.
- Que dites-vous là, monsieur ? répliquai-je, indigné ; plutôt
cent fois la mort !
Oui, la mort ! - Et d'ailleurs, me répétait je ne sais quelle voix
intérieure, qu'est-ce que je risque à dire cela ? A-t-on jamais prononcé
sentence de mort autrement qu'à minuit, aux flambeaux, dans une salle sombre et
noire, et par une froide nuit de pluie et d'hiver ? Mais au mois d'août, à huit
heures du matin, un si beau jour, ces bons jurés, c'est impossible ! Et mes
yeux revenaient se fixer sur la jolie fleur jaune au soleil.
Tout à coup le président, qui n'attendait que l'avocat, m'invita à
me lever. La troupe porta les armes ; comme par un mouvement électrique, toute
l'assemblée fut debout au même instant. Une figure insignifiante et nulle,
placée à une table au-dessous du tribunal, c'était, je pense, le greffier prit
la parole, et lut le verdict que les jurés avaient prononcé en mon absence. Une
sueur froide sortit de tous mes membres ; je m'appuyai au mur pour ne pas
tomber.
- Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l'application de la
peine ? demanda le président.
J'aurais eu, moi, tout à dire, mais rien ne me vint.
Ma langue resta collée à mon palais.
Le défenseur se leva.
Je compris qu'il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à
mettre dessous, au lieu de la peine qu'elle provoquait, l'autre peine, celle
que j'avais été si blessé de lui voir espérer.
Il fallut que l'indignation fût bien forte, pour se faire jour à travers
les mille émotions qui se disputaient ma pensée. Je voulus répéter à haute voix
ce que je lui avais déjà dit : Plutôt cent fois la mort !
Mais l'haleine me manqua, et je ne pus que l'arrêter rudement par
le bras, en criant avec une force convulsive : Non !
Le procureur général combattit l'avocat, et je l'écoutai avec une
satisfaction stupide. Puis les juges sortirent, puis ils rentrèrent, et le
président me lut mon arrêt.
- Condamné à mort ! dit la foule
1) En vous
référant à l’œuvre dont le texte est extrait, recopiez et complétez :
-
L'auteur : .................
- Le
titre : .................
- Le
genre : .................
- Le
siècle : ................
2) a- Où se
passe la scène ? Justifiez votre réponse.
b- En quelle saison ? Justifiez votre réponse.
3) Quel est le
sentiment du narrateur avant le jugement ?
4) Le
narrateur accepte-t-il le point de vue de son avocat ? Justifiez votre
réponse.
5) Comment le
narrateur a-t-il réagi après la déclaration du jugement ?
6) Relevez 4
mots appartenant au champ lexical de la justice.
7) Le
narrateur décrit-il le greffier de manière valorisante ou dévalorisante ?
Justifiez votre réponse.
8) Recopiez et
complétez le tableau suivant :
Énoncé
|
« l'espérance
vint rayonner en moi »
|
Figure de style
|
|
Niveau de langue
|
9) Selon vous,
la foule (le public) doit-elle être présente au tribunal pendant un
procès ? Pourquoi ? (2 à 3 phrases)
10) Votre point
de vue sur la peine de mort a-t-il changé après la lecture de l’œuvre ?
Justifiez votre réponse. (2 à 3 phrases)
« Aujourd'hui, la plupart des
familles marocaines n'aiment plus les vacances d'été. »
Partagez-vous ce point de vue ?
Dans un texte bien construit, vous
exprimerez votre opinion à l'aide d'arguments précis.
Corrigé
examen régional : Académie de Souss-Massa-Draa (session : Juin 2014)
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