Shakespare, La Tempête : résumé

 

Shakespare, La Tempête : résumé




I) Fiche de la pièce


a) Personnages


• Alonzo : le roi de Naples
• Sébastien : le frère d’Alonzo
• Prospéro : le duc de Milan
• Antonio : frère de Prospéro, usurpateur du Duché de Milan
• Miranda : fille de Prospéro
• Ferdinand : fils du roi de Naples
• Gonzalo : fidèle confident du roi de Naples
• Trinculo : le bouffon
• Stephano : le sommelier ivre
• Adrian : Seigneur napolitain
• Francisco : Seigneur napolitain
• Caliban : personne abject et sauvage
• Ariel : un génie de l’air
• Les génies (Iris, Cérès, Junon, Nymphes, Moissonneurs…)

b) Découpage de la pièce


Cinq actes :

Acte 1 : deux scènes
Acte 2 : deux scènes
Acte 3 : trois scènes
Acte 4 : une scène
Acte 5 : une scène

c) Date de parution


The Tempest, écrit entre 1610-1611 et paru vers 1623, est l’une des dernières pièces de William Shakespeare (26 avril 1564 - 03 mai 1616).

II) Résumé de la pièce, scène par scène


Acte I


Acte 1, scène 1

Sur une mer agitée, un navire est battu par les vagues soulevées par une tempête. Le navire transporte à son bord le roi de Naples, son fils et le duc de Milan, Antonio. Le roi est sous la domination de la colère de la mer, d’une part, et sous l’emprise du capitaine, d’autre part. Le roi est impuissant. Son autorité et son prestige n’ont aucun pouvoir sur la nature en furie, qui n’a aucun respect les membres de l’équipage. C’est la lutte pour la survie qui compte. Le roi se met en prière, pour conjurer le sort. Puis, c’est le naufrage du vaisseau, avec le roi et ses valets, sur une île, loin du palais de Naples : « vanité des vanités, tout est vanité ».

Acte 1, scène 2

Les rescapés se trouvent sur différents points d’une île, au bord de la mer enfin calmée. L’île est gouvernée par un individu aux pouvoirs magiques et maléfiques : le duc de Milan, Prospéro, devenu magicien sur une île. On découvre, après des aveux et des révélations, que la tempête qui causa le naufrage du navire transportant le roi était commandée par un complot enchanteur. Les forces des mauvais esprits ont été sollicitées pour le naufrage du bateau. On se retrouve dans les intrigues, les trahisons et les complots, qui entourent toujours la conquête du pouvoir dans le monde politique.

Acte II


Acte 2, scène 1

Sur une autre partie de l’île, le roi naufragé et ses valets tiennent conseil pour réfléchir sur ce qui leur est arrivé. Ils pensent au présent. Ils pensent à l’avenir. Les misères de l’exil, les déboires d’un roi déchu qui n’a pas abandonné l’espoir de retrouver son trône sont ici. Les tourments d’un groupe de désespérés sont visibles, un groupe qui regrettent le prestige d’antan, quand le roi, leur compagnon d’infortune sur une île lointaine, était encore sur le trône.

Acte 2, scène 2

Un autre groupe de rescapés du naufrage existe, sur une autre portion de l’île. Ici, c’est la dictature des déchus les plus forts, sur les déchus les plus faibles. On vit la rencontre entre un personnage aux allures peu avenantes (pas vraiment beau) et deux ivrognes. Les trois décident de fomenter un complot contre le duc déchu de Milan, devenu magicien. Ce dernier aura le dessus sur les trois infortunés. Le duc déchu de Milan tente un mariage d’intérêt entre sa fille et le fils du roi, rescapé lui aussi du bateau. Et enfin, la conspiration du frère du roi se dessine. Sébastien, frère du roi, exilé sur l’île avec le monarque après le naufrage, envisage de le tuer pour monter sur le trône de Milan le moment venu. Une scène très politique se prépare, avec une trame de fond sociale et historique.

Acte III


Acte 3, scène 1

Une scène met en jeu le premier groupe de naufragés : Ferdinand, le fils du roi, qui croît son père mort dans le naufrage, Prospéro le duc devenu magicien et Miranda sa fille. C’est une sorte de complot pour un mariage truffé de calculs, un mariage qui finira par se conclure dans l’amour des deux jeunes gens (Ferdinand et Miranda). Cette union amoureuse n’arrange pas les desseins de Prospéro, qui a un projet enfoui dans son esprit. C’est le pouvoir de l’amour qui triomphe des méchancetés et des trahisons humaines.

Acte 3, scène 2

Une autre scène sur une partie de l’île enchantée, avec un autre groupe de naufragés, se met en place. L’illusion que procure la détresse s’est emparée d’un groupe d’hommes, avec le rôle décisif et inhibiteur du vin. Ils croient refaire le monde, alors qu’ils sont eux-mêmes perdus dans des chimères. C’est la scène de Caliban, le personnage sans forme ni beauté, de Trinculo, le bouffon et de Stephano, l’ivrogne notoire. Ici, on rencontre un type d’hommes dont la nature n’est pas dangereuse pour le pouvoir politique. Ils sont tous simplement nocifs pour eux-mêmes et la société, par leurs rêveries et vices. Ils sont sûrs de n’être que cinq dans l’île et croient en leurs pouvoirs utopiques.

Acte 3, scène 3

Sur l’autre partie de l’île, où ont échoué le roi et quelques sujets, se vit une autre scène. Le roi est tourmenté par un esprit mû par Prospéro : Ariel le génie de l’air, instrument enchanteur de Prospéro sur l’île. C’est la triste condition des hommes de pouvoir. Leurs actes méchants, proches ou lointains reviennent toujours les hanter, dans leurs consciences, sans que leurs entourages ne s’en aperçoivent. Alonzo, le roi de Naples, exprime la dure réalité du pouvoir, quand un souverain est face à sa conscience : « O c'est horrible ! Horrible ! Il m'a semblé que les vagues avaient une voix et m'en parlaient. Les vents le chantaient autour de moi ; et le tonnerre, ce profond et terrible tuyau d'orgue, prononçait le nom de Prospero, et de sa voix de basse récitait mon injustice… »
Gonzalo peint encore mieux la folie des grandeurs dans cette scène : « … Leur crime odieux, comme un poison qui ne doit opérer qu'après un long espace de temps, commence à ronger leurs âmes ».

Acte IV


Acte 4, scène 1

L’amour triomphera toujours face à la perfidie et la méchanceté. C’est ce que donne comme moralité cette scène unique du quatrième acte. Prospéro, vaincu par les flammes de l’amour qui embrasent sa fille Miranda et Ferdinand, le fils du roi, fini par « passer aux aveux » complets. Il dévoile sa nature enchanteresse et le soutien des esprits magiques et invisible (Ariel) dans ses actions et ses desseins.

On retiendra le pacte de pureté qu’il conclue avec son beau-fils, Ferdinand. Ce retour aux principes moraux de la virginité avant le mariage semblerait ringard dans la société actuelle. De plus, cette sanctification est très surprenante. Elle est étonnante de la part d’un homme qui utilise les esprits magiques pour soulever les éléments et affoler la nature.

Les trois ivrognes (Caliban, Trinculo et Stephano), perdus dans leur monde chimérique, ont cru pouvoir réussir un acte héroïque en voulant s’en prendre à Prospéro pour enlever Miranda. Comme dans le monde actuel, les hommes forts ont un pouvoir naturel et un pouvoir surnaturel, du moins assez souvent.

Acte V


Acte 5, scène 1

C’est la scène des retrouvailles, des excuses enflammées et des offres de pardon à profusion. Le méchant avoue ses fautes et ses actes magiques, puis demande pardon. Il est pardonné par ceux qu’il a tourmenté en mer par ses lutins invisibles. Le roi retrouve son fils qu’il croyait mort dans les vagues en furie. Les esprits malins sont libérés de leurs services. Tout le monde est libre et le bateau est réparé, en vue d’un retour à Milan.

Dans l’épilogue de cette tragi-comédie, Prospéro magnifie les vertus du pardon et de la miséricorde. Il regrette la vacuité des sortilèges et des pouvoirs magiques : « Maintenant tous mes charmes sont détruits ; Je n'ai plus d'autre force que la mienne. Elle est bien faible ; et en ce moment, c'est la vérité. Il dépend de vous de me confiner en ce lieu ou de m'envoyer à Naples. »

III) Note de synthèse


« Tempête » de William Shakespeare présente la rencontre de deux mondes : le monde invisible des esprits enchanteurs et celui des hommes. À propos de ce monde fantastique, qui intervient régulièrement au cours de l’histoire, Gonzalo, un fidèle du roi, avouera sa confusion : « je ne saurais jurer que cela soit ou ne soit pas réel». Il est vrai que ces êtres qui apparaissent et disparaissent, ces êtres invisibles et ces personnages trop visibles, donnent à l’œuvre une texture fantastique.

Cela n’est qu’une des nombreuses lectures qu’aura suscité cette œuvre pleine d’humour et à l’intrigue incontrôlable. L’homme et la nature humaine vont et viennent, divers et ondoyants, nageant entre les avantages des vertus morales et la précarité des pouvoirs politiques.

L’humour, sous la forme d’un rideau qui se lève et tombe avant et après chaque scène et acte, donne à la pièce toute la signification de l’art théâtral : se rire de soi-même et de la société entière.
 



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