On
entend, généralement, par littérature maghrébine d’expression française, une
littérature qui est née principalement vers les années 1945-1950 dans les pays du
Maghreb et qui est produite par des autochtones.
La
colonisation française, l’acculturation qu’elle a provoquée, les luttes pour l’Indépendance
sont les phénomènes qui rendent compte et expliquent les caractères actuels de
la littérature maghrébine.
Les
romanciers reflètent cet état d’esprit : Séfrioui dans « La boîte à merveilles
» dépeint la vie quotidienne, D. Chraïbi dans « Les boucs » exprime le sentiment
de déracinement, Memmi évoque la « bâtardise » du juif tunisien, Mohamed Dib,
Mammeri et Mouloud Feraoun sont les romanciers de l’inquiétude.
Avec
le théâtre de Malek Haddad et la poésie de Jean Sénac, c’est la volonté révolutionnaire
de la libération qui fait entendre sa voix.
Phases de la littérature maghrébine
1.
Les fondateurs de cette littérature ont conduit une
réflexion critique sur leurs sociétés doublée d’une prise de conscience
identitaire (Driss Chraïbi, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri (1920-1959),
Mohamed Dib, Ahmed Sefrioui, Kateb Yacine (1929-1989).
2.
La génération des années 1970 qui s'est penchée sur les
mêmes thèmes que son aînée propose cependant une écriture plus violente. On
peut citer pour illustrer cette deuxième vague d’auteurs maghrébins :
Rachid Boudejra, Abdelkbir khatibi, Nabil Farés, Mohamed Khaïr-Eddine,
Abdelatif Laâbi, Tahar Benjelloun, tous nés dans les années trente et quarante
du XXe siècle.
3.
La troisième génération d’auteurs maghrébins d’expression
française est plus engagée dans la réalité politique et sociale actuelle. Elle
pose un regard lucide sur la complexité des réalités maghrébines dans leurs
relations multiformes et mouvementées avec le monde extérieur y compris avec la
France et la langue française. Cette troisième génération d’écrivains
maghrébins se penche – entre autres – sur la place de l’individu dans la
société. Les personnages réclament une autonomie ; le phénomène doit être
associé à l’émergence de l’individu d’une société civile. Les écrivains les
plus en vue de cette nouvelle génération sont Rachid Mimouni (1945), Abdelwahed
Meddeb (1946), Fouad Laroui(1958),Tahar Djaout,Mohamed Moulessehoul(Yasmina
Khadra)...etc...
4.
La quatrième génération d’écrivains maghrébins qui écrivent
en langue française vient de voir le jour avec l’avènement du XXIe siècle,
illustrée entre autres par ‘’Le jour venu‘’ de Driss C. Jaydane.
5.
La littérature maghrébine, c’est peut-être aussi ces jeunes
talents qui éclosent sur la terre d’accueil que ce soit en France ou ailleurs.
Ainsi, des écrivains d’origine maghrébine nés ou installés depuis leurs tendre
enfance sur le sol français, écrivent leurs parcours, en langue française et
souligne les rapports, à la fois, passionnels et ambigus à la terre d’accueil
et sa langue.
6.
Si Taos Amrouche,Assia Djebbar et Fatima Mernissi sont les
pionnières de la littérature féminine d’expression française au Maghreb,
d’autres, encore plus nombreuses, ont écrit les souffrances, les aspirations et
les rêves des femmes à travers des personnages-féminins et masculins- tiraillés
entre l’émergence de l’individu en tant qu’entité libre de ses choix et le
poids d’une société qui a tendance à dissoudre l’individualité, jusqu’à
l’effacer, dans le groupe.
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